Bonsoir à tous,
Souvenez-vous, je suis l'auteur du post intitulé "Rover 800 ti, vais-je regretter ?" d'il y a 3 semaines.
Comme promis, je reviens vous donner des nouvelles, et elles sont éloquentes. Il y a beaucoup à dire sur les conditions de l'acquisition, alors je posterai plus tard mes impressions sur la voiture proprement dite. Aujourd'hui, je m'en vais vous narrer par le menu l'expérience que j'ai vécue avec le garage D…, distributeur de 2 marques (pas Rover). En fonction de mes relations futures avec lui, j'aviserai pour le citer ou pas. Le pavé est long, ça distraira les insomniaque.
Lors de ma première visite chez le vendeur, j'avais été agréablement surpris d'être traité avec les mêmes égards que l'acheteur potentiel d'un véhicule neuf. Cet accueil engageant et l'assurance que la voiture allait faire l'objet d'une préparation "professionnelle" m'avaient convaincu de verser un acompte, la livraison étant subordonnée aux remises en état que nous avions listées ensemble.
Après 17 jours d'attente, j'ai été invité à venir prendre possession de l'auto.
Alors que le jeune vendeur s'empressait de me présenter les papiers nécessaires à la bonne conclusion de l'affaire et m'incitait à apposer ma modeste dédicace au bas d'un chèque, j'ai réfréné ses élans, pour prendre le temps de revisiter la voiture et recenser les points qu'il s'était engagé à corriger.
Voyons donc le détail de mes constatations :
La fuite d'huile moteur a été colmatée (?) par un resserrage de la culasse (je confirme ce que j'avais déjà écrit) assorti d'un fin liseré de pâte à joint sur le pourtour, le tout sublimé par un vigoureux nettoyage au Kärcher. A noter que le contrôle technique, postérieur à l'opération, signale encore le défaut d'étanchéité.
Devant mon scepticisme au sujet de cette méthode, mon interlocuteur me répliqua qu'il avait "une parfaite confiance dans les compétences de ses techniciens, qui ne sont pas ceux de chez Norauto" (sic !)
Le ronronnement que j'avais noté, qui se superpose au bruit du moteur, initialement annoncé comme un silentbloc de boîte à remplacer par leurs soins, serait finalement dû, d'après ces mêmes éminents spécialistes, à un léger jeu de la crémaillère, auquel il n'était évidemment plus question de remédier à ce niveau de prix.
Le non-fonctionnement du verrouillage électrique des deux portières droites m'avait été présenté comme une initiative du propriétaire précédent, qui aurait débranché les faisceaux pour éviter que ses enfants descendent en marche. Au final, il apparaît que les moteurs sont HS, et quant à la réparation… même motif, même punition qu'au paragraphe précédent.
L'entourage supérieur du bloc d'instrumentation qui devait être remis en place baille toujours car selon le vendeur "il est impossible techniquement de le refixer". Pourtant, sans le moindre outil et avec mes seuls doigts malhabiles, j'y parviens presque.
Le commercial m'a ensuite assuré qu'il venait de vérifier le bon fonctionnement de la commande d'ouverture du coffre à partir de l'habitacle, dont l'inefficacité constatée 2 semaines auparavant résultait, à ses dires, de la faiblesse de la batterie (remplacée depuis), car (je cite) "c'est une commande électrique". Quelque peu échaudé (ou refroidi, c'est selon) par la pertinence de ses arguments précédents, j'ai eu l'idée saugrenue de vérifier par moi-même. Visiblement, dans l'intervalle, le mauvais esprit avait frappé : le coffre est resté désespérément verrouillé. "Le câble (NDR : de la commande électrique ?) a dû sauter", déclare le chef d'atelier en s'éloignant dédaigneusement.
La glace du rétroviseur droit, qu'on me déclarait remplacée, est fendue horizontalement. Serait-ce une spécificité esthétique sur ce modèle ?
Il va de soi que j'ai fait part de ma déception au vendeur. Je n'envisageais pas formellement de me rétracter, mais je lui ai suggéré de me consentir un rabais qu'il m'avait refusé lors de la négociation, justement au prétexte qu'il devait procéder aux remises en état énumérées.
Peine perdue, impossible d'obtenir quoi que ce soit ; j'ai même nettement senti son agacement monter conjointement au mien.
Comme je manifestais calmement ma déception, la remarque redoutée a évidemment fini par fuser : à ce prix-là, je ne pouvais pas espérer une voiture neuve. Visiblement, les égards qu'on m'accordait devenaient à présent proportionnels au prix. L'argument décisif qui m'avait favorablement impressionné lors de ma commande s'écroulait : on ne me traitait plus à l'égal du client-roi susceptible de signer un chèque de 25 000 euros pour un véhicule neuf.
En outre, à l'entendre, il semblerait que, pour honorer ma commande, il ait dû éconduire une kyrielle d'amoureux éplorés de 820 qui se sont manifestés après moi. Vous en étiez ?
:
Et puis, une crémaillère qui vibre et un moteur qui fuit à ce kilométrage, quoi de plus normal ? Etonnant, 2 semaines plus tôt, 124 000 km, c'était pour lui une broutille. A propos de kilométrage, pendant le délai de livraison, la voiture a parcouru près de 120 km non répercutés sur le certificat de vente. Ben oui, il fallait sans doute tester les réparations, pardon, les non-réparations…
Alors, vous dites-vous depuis un moment, tu as laissé la voiture, bien sûr ? Euh… et ben c'est-à-dire qu'elle était quand même jolie, pas chère, et puis j'avais commis l'imprudence fatale d'en respirer l'irrésistible odeur de cuir crème, et puis encore j'avais payé un acompte, et surtout j'ai un cœur chamallow, moi, alors la détresse du gentil vendeur m'a ému, lorsque, joignant le geste (large) à la parole (véhémente), il m'a illustré d'un "zéro"géant la marge qu'il retirait de la vente. Pour un peu, une concession de plus, et c'en était une de moins (content de mon jeu de mots, moi ; que les plus perspicaces expliquent aux autres).
En plus, tout n'était pas négatif : ils ont quand même fait la distribution, la vidange et les niveaux, enfin, paraît-il, car aucun document n'en atteste, mais après ce qui précède, devrais-je douter de leur bonne foi, hmmm ? Il faut positiver : la batterie est neuve, et nonobstant le défaut d'étanchéité, le CT est vierge. Et puis, il y a tout de même une garantie de 6 mois.
Alors à condition qu'on me répare au moins l'ouverture du coffre, j'ai signé et pour détendre l'atmosphère, je lui ai demandé de me montrer où se trouvait la clé d'antivol de roues.
D'un geste assuré, il a alors soulevé la plaque de coffre pour révéler la roue de secours… qui baignait dans 20 cm d'eau. Je l'ai alors senti blêmir et lutter contre la crise de nerfs pour chercher frénétiquement une explication plausible dans son stock inépuisable. Je m'apprêtais à lui en fournir complaisamment une : réservoir géant de lave-glace, ou mini-piscine aménagée par le précédent propriétaire pour dissuader ses enfants de jouer avec les portières droites.
Evidemment, il a fini par trouver tout seul : bon sang mais c'est bien sûr
: "lors du lavage sous pression, le coffre était mal fermé, et l'eau a coulé à l'intérieur, on va vous arranger ça."
Bon, admettons. Naïf, moi ? non, conciliant et soucieux de préserver mes artères d'une sténose nerveuse. Nous nous rendons donc à l'atelier, ou un apprenti hérite de la tâche ingrate qui consiste à éponger 10 l d'eau à la serpillière. Il s'en est ma foi fort bien acquitté, pendant que le vendeur s'éclipsait discrètement (normal de filer à l'anglaise, me direz-vous, s'agissant d'une Rover).
Ensuite, j'ai attendu en vain pendant 40 mn qu'on daigne s'intéresser à la commande du coffre. J'ai fini par repartir à la recherche du vendeur, qui cette fois a clairement manifesté son irritation. "Le séchage du coffre vous convient ? Vous êtes sûr ? Ca vous va comme ça ?" a-t-il cru bon de répéter avec une insistance narquoise. La quatrième répétition allait être fatale à ma courtoisie vacillante
, mais mon téléphone a sonné. Il en a profité pour sortir la voiture de l'atelier et, avant que je lui fasse remarquer que cela ressemblait fort à une courtoise éviction, il m'a annoncé qu'il me contacterait bientôt après consultation de son patron.
Fort de cette promesse rassurante et fiable (chut ! j'essaie de m'en persuader), je suis donc reparti au volant de ma Rover, avec l'impression mitigée de faire une affaire moins bonne qu'il n'y paraissait au départ, bref de m'être fait légèrement rouler dans la farine, mais pas totalement, quoique, enfin bon, disons que, allons donc…
L'avenir nous en dira plus. Je vais à présent adresser au vendeur un courrier pour lui rappeler, en des termes moins humoristiques, les faits que je viens de vous exposer, et je vais attendre ses propositions.
Voilà, j'espère vous avoir distraits un peu, et au moins informés sur certaines pratiques. A présent, si vous voulez connaître mes impressions sur la voiture elle-même, je tâcherai de les poster bientôt dans la section consacrée aux 800.
Merci pour votre accueil et à bientôt.