Hello,
Avant tout en réponse à Moumouth, bien sûr que je suis conscient que c'est quand même une bonne affaire, mais ce prix était convenu en intégrant toutes les réparations, et là ç'aurait été l'affaire de l'année, d'où ma déception.
Bon, à présent, je vais tâcher de penser à autre chose qu'à ce sympathique vendeur en me lançant dans un nouvel exercice de rédaction, puisque plusieurs d'entre vous semblent apprécier mes efforts de style (merci beaucoup)
, pour vous confier comme convenu mes impressions sur la voiture. J'attendais beaucoup d'elle pour atténuer mon amertume.
D'abord les réactions de l'assistance. Fort variables en fonction des sensibilités, des a priori et de la culture automobile. Indifférence méprisante pour certains, éblouissement suspicieux pour d'autres : "Elle est neuve ? Ben dis donc, t'as gagné au loto ?" Je lui révèle le prix de la limousine "neuve" ? Il faut dire que la collègue en question présente une myopie sévère, ce qui explique que les stigmates du temps sur la voiture lui échappent, ainsi qu'une blondeur artificielle symptomatique. Je plaisante bien sûr, que les blondes que j'aurais vexées me contactent (joindre photo et mensurations svp)
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Ce qui m'énerve, ce sont les commentaires du style "Mais tu ne roules pas sur l'or, et tu achètes ça ?" Ben oui, il serait plus "socialement correct" de rouler dans une Clio diesel à 8 000 euros, histoire de l'amortir en 5 ans, si je ne meurs pas de morosité dans l'intervalle… Revenons à notre lady (l'auto, pas la collègue) : globalement donc, l'esthétique dégage des réactions favorables (finalement, ça vaut aussi pour la collègue).
Mon avis personnel ? Quelle allure, vue de côté en sortie de lavage ; je suis moins enthousiaste vue de face ou après une averse de pluie boueuse sur la carrosserie noire (Là, on parle exclusivement de la voiture).
Inutile de préciser que, compte tenu du fait que mon véhicule actuel est une Xantia 2.0i, à mesure que l'on s'approche, les différences deviennent de plus en plus notables.
Passer d'un intérieur en velours et plastiques noirs au cuir beige et bois, ça dépayse. Pas de comparaison possible, les deux me plaisent pour des motifs différents. Disons en résumé que je trouve la 820 charmeuse, et la Xantia rassurante.
Inattendu : l'habitabilité à l'avant est nettement décevante sur la 820 : je suis assez grand (1m90), et mon tibia droit frotte contre la console malgré les multiples réglages électriques, alors que la hauteur insuffisante m'incite à me décaler vers le toit ouvrant ! De là à viser par-dessus le pavillon, n'exagérons rien. J'envie mes futurs passagers, mieux lotis à l'arrière. Un chauffeur, SVP !
Un peu
disappointed également par l'éclairage de nuit : juste le combiné d'instrumentation, la clim et le bouton du warning perdu sur la console, c'est tristounet. Et si j'ajoutais des néons Jacky ? Je suppose que la pendule analogique devrait être éclairée aussi. Quelqu'un connaît-il le modèle d'ampoule et comment on la remplace ?
Moteur, hmmm… viril le feulement rauque, doublé du léger sifflement du turbo.
Trois manœuvres pour sortir du parking. Bon sang, ça braque moins bien qu'un porte-avions, et le volant, pas génial. L'embrayage manque sérieusement de discernement. La course se règle, j'espère ?
Direction l'autoroute, histoire de tester le paquebot dans son élément. Les accélérations sont consistantes sans être étourdissantes (snif, ma Thema turbo…), mais la linéarité est une autre vertu appréciable. Le couple moteur est bien là, propice à la conduite en souplesse que mon caractère et mon portefeuille apprécient. Dommage que ce fichu ronronnement (toujours pas défini : boîte ? crémaillère ?) grève le confort acoustique. Il faudra que j'envisage de renforcer l'insonorisation.
En attendant, un peu de musique pour couvrir le bruit. Mince, on m'a piqué ma télécommande au volant ! Eh non, c'est pas la Xantia, là. C'est plus chaleureux, mais plus rustique aussi. Et si je gardais les deux ?
Détour par une départementale pour goûter au plaisir de la flânerie. Les premiers virages le confirment, pas question de dévaler sereinement comme avec ma gazelle aux chevrons, la finesse n'est qu'esthétique, et l'amortissement vaut celui d'une Citroën… dont les sphères hydrauliques seraient presque exsangues. Non, j'exagère parce que j'ai les reins sensibles, je sais bien que la philosophie de la belle Anglaise est différente, je commence d'ailleurs à l'apprécier.
"
Tiens bon la barre", titrait un peu sévèrement
Autoplus à l'époque de l'essai de l'engin. Pas totalement faux, à en juger par les légers écarts que je dois compenser chaque fois que je lâche la route des yeux pour suivre avec effroi le déclin perceptible de la jauge d'essence. Le slogan "
une louve en tenue de soirée" attribué par le
Moniteur Automobile me semble plus approprié et plus flatteur. Et la louve a l'air vorace, mais j'étais prévenu.
Tiens, quel est ce fanion qui flotte au bout de l'aile droite ? Hep, mon cabochon de clignotant qui se fait la malle !
Je m'arrête et, par chance, l'objet est intact, mais le caoutchouc est introuvable. Un peu de mastic sanitaire fera peut-être l'affaire ?
Allez, on rentre, car engoncé inconfortablement de travers et la tête dans les épaules faute d'avoir encore trouvé ma position de conduite idéale, j'ai les cervicales en capilotade.
Au final, donc, des impressions contrastées, mais c'est le propre des voitures à forte personnalité, non ? Et puis j'accuse le coup de la petite déprime post-achat, alors je suis peut-être plus exigeant qu'a l'accoutumée. A mon avis, je vais quand même y prendre goût, si j'arrive à résoudre au moins quelques-uns des multiples soucis qui demeurent : ouverture du coffre par l'habitacle, verrouillage côté droit, insonorisation… Un début encourageant : une lichette de P…x gel, et voilà le combiné d'instrumentation rhabillé.
Je quitte à regret la belle, un peu étourdi par ma passion naissante (par les vapeurs de colle aussi, mais ça fait moins poétique).
La passion (je sais, j'ai fait une répétition, mais mon dico de synonymes me propose à la place de passion "coït" ou "copulation", ce qui ne reflèterait ni ma pensée ni l'éthique du forum), la passion disais-je donc, ça ne doit pas s'embraser trop vite, pour qu'elle dure. Mais je sens comme un frémissement qui me dit qu'aux beaux jours, je vais m'épanouir au soleil de mon lumineux salon anglais.
A bientôt.